Points de vue sur l'actualité

Priorité à l’emploi

La grogne des peuples européens contre les politiques d’austérité semble prendre de l’ampleur.

Alors que la Commission européenne peaufine son dispositif de contrôle et de surveillance des budgets nationaux, la grogne des peuples européens contre les politiques d’austérité qui se mettent progressivement en place semble prendre de l’ampleur.

Le 29 septembre, l’Espagne connaissait sa première grève générale depuis huit ans. Le même jour, à l’appel de la Confédération européenne des syndicats (CES), quelque cent mille travailleurs venus de toute l’Europe manifestaient leur mécontentement dans les rues de Bruxelles, et plusieurs milliers d’autres, dans les principales capitales européennes. Ils exprimaient leur inquiétude face au contexte économique et social, et réclamaient des plans de relance en faveur des emplois de qualité et de la croissance.

En Grèce, il ne se passe quasiment pas une semaine sans que le monde du travail ne manifeste d’une façon ou d’une autre son mécontentement. Les travailleurs portugais et irlandais sont sur le point, eux aussi, d’emprunter le chemin de la contestation. Quant à la France, le refus de la réforme des retraites rassemble chaque jour davantage de personnes : les étudiants ont fait part récemment de leur intention de se joindre au mouvement. Plus que jamais, le gouvernement doit accepter de revoir sa copie, non seulement celle de la réforme des retraites, mais aussi celle du projet de loi de finances 2011 qui revient sur plusieurs dispositifs favorables aux plus démunis et aux familles. L’expérience des crises passées montre que lorsque ce type de politique est mis en place, il ne faut pas moins de dix années pour en sortir. La CFTC revendique, au contraire, à l’instar de la CES, un véritable plan de relance de l’activité économique (seul moyen de créer des emplois pérennes), la création, à l’échelon européen, d’indicateurs de la qualité de l’emploi (pour freiner la dégradation des conditions de travail et l’emploi précaire), et l’adoption d’une traçabilité sociale : la concurrence est aujourd’hui faussée par des pays qui n’ont que faire des conventions sociales, il est temps d’y remédier.