Points de vue sur l'actualité

Déclaration et propositions de Jacques VOISIN lors de l'euro-manifestation de Bruxelles

Tout comme les autres syndicats européens, la CFTC a manifesté à l'appel de la Confédération Européennes des Syndicats « contre les mesures d'austérité » récemment adoptées par de nombreux pays européens et pour demander « des plans de relance en faveur des emplois de qualité et de la croissance ».

La CFTC estime que la crise économique et financière ne sera véritablement terminée que lorsque l'emploi aura repris et que toutes les conditions visant à favoriser sa création auront été mises en œuvre. Or, les derniers chiffres du chômage rendus publics par Pôle Emploi comme par l'Insee, dans ses enquêtes trimestrielles, démontre que nous sommes bien loin du compte : l'emploi continue de se dégrader, notamment pour les jeunes et les seniors. Qui plus est, les rares emplois créés sont des emplois précaires (stages, intérim, CDD) et des temps partiels subis. Les politiques publiques pour l'emploi se révèlent donc inefficaces.

On constate parallèlement que les conditions de travail vont en se dégradant. Exprimée par la CFTC depuis le début de la crise, la crainte, d'une paupérisation grandissante de la société française se réalise aujourd'hui sous nos yeux. Elle est par ailleurs sans cesse accrue par une remise en cause régulière de la protection sociale, comme le laisse encore entrevoir les premières dispositions du PLFSS présentées hier.

Dans ce contexte, la CFTC considère que les politiques d'austérité qui se mettent en place en Europe ne contribueront qu'à accentuer l'aggravation de cette situation ; et cela uniquement pour donner des gages aux marchés financiers et aux agences de notation désormais incontournables.

La politique budgétaire est aujourd'hui le seul moyen à disposition des Etats pour enrayer la crise. En cette période particulièrement difficile, notamment pour les plus modestes, celle-ci doit être volontariste, viser à favoriser l'activité et par conséquent la reprise de l'emploi. Il sera toujours temps, lorsque la crise sera terminée, de reconsidérer l'idée de mettre en place une politique budgétaire certes restrictive mais réfléchie.

La CFTC propose de mettre en place une mesure européenne de la qualité de l'emploi par différents indicateurs. La définition de ces derniers est tout à fait réalisable. En effet, développée sous la présidence française en 2000, cette notion a été portée par la présidence belge en 2001 pour aboutir lors du sommet de Laeken à la reconnaissance d'indicateurs-clés, parmi lesquels figurent les degrés de qualification, l'éducation et la formation tout au long de la vie professionnelle, l'égalité entre les hommes et les femmes, la santé et la sécurité au travail, la conciliation entre vie professionnelle et vie privée, le dialogue social et la participation des travailleurs. Tous ces éléments constituent le cœur même de ce que prône la CFTC depuis sa création.

Enfin, la CFTC demande une fois de plus la mise en place d'une véritable traçabilité sociale des biens et des services qui soit respectueuse, notamment, des règles fondamentales de l'Organisation Internationale du Travail.