Points de vue sur l'actualité

Presse : on s’en prend aux informateurs !

L’affaire WOERTH-BETTENCOURT a entraîné une levée de boucliers chez les professionnels de la presse qui constatent le détournement de la loi du 21 juillet 1881 modifiée le 4 janvier 2010 (article 2). Consacrée à la liberté de la presse, elle stipule qu’“ il ne peut être porté atteinte directement ou indirectement au secret des sources que si un impératif prépondérant d’intérêt public le justifie et si les mesures envisagées sont strictement nécessaires et proportionnées au but légitime poursuivi. ” Gilles POUZIN, secrétaire général du syndicat des journalistes CFTC constate que ces fuites représentent un progrès pour la démocratie et l’information des citoyens mais, chassées, une atteinte à la loi sur la protection des sources. Où est le bien-fondé de cette intervention de l’État alors qu’il n’est pas question de prévention de terrorisme mais de malversation relevée par un fonctionnaire ? Et de rappeler qu’“ en droit français il existe des textes qui obligent tout fonctionnaire ayant connaissance d’une infraction à la dénoncer. Ici le problème est de savoir auprès de qui il faut dénoncer si ce n’est la presse afin que le public en soit informé. ” Pour lui la nomination du fonctionnaire à qui l’on attribue cette fuite (dans Le Monde) dans une mission de préfiguration de la cour d’appel de Cayenne relève de l’hypocrisie. En attendant les négociations sur la déontologie de la presse, le syndicat des journalistes CFTC présente ses commentaires et propositions sur son site www.journalistescftc.org.