Points de vue sur l'actualité

Une semaine décisive

Sans une baisse conséquente du taux de chômage, la réforme des retraites est vouée à l’échec.

C’est au cours des jours qui viennent que nous allons être fixés sur l’issue du bras de fer qui oppose le gouvernement à l’immense majorité des Français sur le projet de réforme des retraites. Le sort qui sera réservé au texte par les sénateurs et la mobilisation du 12 octobre devraient permettre d’y voir plus clair. Dans un débat extrêmement complexe et technique, aux conséquences qui engagent l’avenir de chacun d’entre nous, l’alternative, pour une fois, est simple : soit la majorité présidentielle accepte de modifier le texte du gouvernement, de faire preuve de pédagogie et d’ouvrir de véritables négociations, comme le lui demande sans relâche l’intersyndicale depuis des mois ; soit, face à l’entêtement du gouvernement, le mouvement social se durcit et risque de déboucher sur une grève générale et la paralysie du pays comme en novembre et décembre 1995. Nous ne pouvons imaginer ce deuxième cas de figure. Pour débloquer la situation et renouer le dialogue, ne faudrait-il pas qu’à tout le moins, la mise en œuvre de la réforme des retraites soit liée à l’amélioration de la situation de l’emploi ? Cette ouverture part d’une conviction : sans une baisse conséquente du taux de chômage, la réforme est vouée à l’échec. À quoi bon prolonger, dès le 1er juillet 2011, l’activité des salariés nés après le 1er juillet 1951 si la situation de l’emploi continue de se dégrader ? Notre proposition sur ce point, revient donc à repousser la mise en place du report de l’âge légal de départ à la retraite, mesure phare de la réforme et cause principale du mécontentement. Elle présente l’avantage de pouvoir rassembler autour d’elle un large consensus et d’inciter le gouvernement et les entreprises à mener une politique de l’emploi dynamique, tournée vers l’avenir. Enfin, elle peut contribuer à redonner une espérance à ceux qui n’en ont plus et qui sombrent lentement, mais irrémédiablement, dans la pauvreté. C’est pour promouvoir cette idée que j’invite l’ensemble de nos militants, adhérents, sympathisants, à descendre nombreux dans la rue le 12 octobre.