Points de vue sur l'actualitéStratégie de lutte contre la crise : aucune solution pour maintenir les séniors en entreprise n'est envisagéePour la CFTC, l'augmentation du nombre de demandeurs d'emploi inscrit à Pôle Emploi témoigne de l'inefficacité de la stratégie de lutte contre la crise et ses effets sur l'emploi. L'illustration des incohérences de cette politique atteint son paroxysme dans le report de deux ans de l'âge légal de départ à la retraite inscrit dans la réforme en cours de discussion au Parlement, alors que le nombre de demandeurs d'emploi de plus de 50 ans inscrits à Pôle Emploi continue d'augmenter. Et la politique d'austérité ne fera qu'aggraver la situation. Aucune solution pour maintenir les salariés de plus de 50 ans en entreprises n'est envisagée. L'envolée des ruptures conventionnelles de cette catégorie d'âge montre que le patronat - qui est le premier à réclamer le report de l'âge légal de départ à la retraite - refuse de maintenir ces salariés dans les entreprises. Les seniors, au lieu de partir à la retraite, iront donc grossir les rangs des demandeurs d'emploi, transférant ainsi les déficits d'une caisse à une autre. Une note de l'Unedic publié ce jour révèle que la réforme des retraites coûterait entre 440 et 530 millions d'euros à l'UNEDIC. La renégociation de la convention d'assurance chômage, qui débutera dans les prochaines semaines, sera, de fait, impactée par la réforme des retraites. Cela signifie-t-il que le gouvernement demande aux partenaires sociaux de résoudre un problème qu'il n'a pas su régler lui-même ? Pour préserver les chômeurs de longue durée et particulièrement les seniors de la pauvreté, faudra-t-il allonger la durée d'indemnisation de deux ans avec l'obligation de réduire les droits des autres demandeurs d'emploi ? Le patronat acceptera-t-il d'augmenter ses cotisations sociales d'assurance chômage alors qu'il a refusé toute augmentation des cotisations retraite ? Telles sont les questions que nous devrons nous poser. Pour la CFTC, faire preuve de responsabilité ne consiste aucunement à réduire les droits des exclus du monde du travail qui subissent de plein fouet la crise. La CFTC refusera que les jeunes qui peinent à trouver leur place dans le monde du travail et enchaînent contrats précaires sur contrats précaires, ne soient plus indemnisés à partir de quatre mois de cotisation. La CFTC proposera que la future convention d'assurance chômage soit articulée, comme pour les fins de droit, avec un dispositif de financement assuré pour l'Etat, pour que ces seniors ne sombrent pas dans l'extrême pauvreté. |