Points de vue sur l'actualité

Les jeunes sans qualification doivent pouvoir sortir du chômage longue durée

Les derniers chiffres du chômage du mois de juillet montrent en réalité que la situation de l'emploi stagne en France.

La totalité des personnes en recherche d'emploi augmente de 1 %. En outre, tant qu'il n'y aura pas d'embellie nette et durable et de reprise franche, la CFTC se refusera à analyser la situation comme une réelle sortie de crise.

Ceci est encore plus vrai pour les jeunes : l'écart de taux de chômage n'a jamais été aussi élevé entre les jeunes et l'ensemble des actifs. Si la situation s'améliore légèrement pour les jeunes diplômés et les cadres, elle reste extrêmement problématique pour les moins qualifiés. Les études et les données sociales des autres pays le prouvent : ce sont les diplômés et les jeunes qualifiés qui réussissent à s'insérer durablement dans le marché du travail.

Cessons de favoriser des retours rapides à l'emploi pour ces jeunes qui, sans qualification, ne vont cesser d'alimenter la précarité. Investissons dans la formation qualifiante, dans la formation en alternance et dans l'orientation professionnelle pour mettre en adéquation l'offre et la demande d'emploi !

Développons également les passerelles entre les formations et les secteurs d'activités. Une erreur d'orientation ne doit pas être pour nos jeunes le risque de sombrer dans l'ornière de la précarité.

Par ailleurs, la CFTC avait demandé d'ouvrir le RSA aux moins de 25 ans. L'assouplissement des conditions d'obtention annoncé hier par le gouvernement est insuffisant : comment travailler 2 années à temps plein (sur 3 ans) alors que les jeunes sont confrontés actuellement à des périodes en CDD de quelques mois, trop souvent non renouvelées ?

Attention également à d'autres salariés fragilisés. Ainsi, comment accepter l'hypocrisie des entreprises qui réclament à cor et à cri de retarder l'âge de départ à la retraite alors qu'elles se séparent de nombre de salariés seniors ?

Face à cette situation dépressive, la CFTC demande au gouvernement de ne pas se contenter d'avoir les yeux rivés sur les chiffres de l'intérim pour attendre qu'une reprise de la croissance règle les problèmes. Il ne s'agit pas non plus de suivre aveuglément les attentes des agences de notation qui l'encouragent à prendre des mesures drastiques d'austérité pour rétablir l'équilibre budgétaire.

La reprise est trop balbutiante pour prendre le risque de l'écraser par des mesures implacables. Les jeunes sont l'avenir de notre société. Ils requièrent de vraies politiques judicieuses qui favorisent leur intégration dans tous les secteurs de vie et particulièrement dans l'emploi.