Points de vue sur l'actualité

Indicateur économique : croissance, une embellie ?

La nouvelle est tombée dans la torpeur du mois d'août 2010, à la veille du week-end du 15 août : au deuxième trimestre 2010, le PIB français, qui permet de mesurer la croissance, a augmenté de 0,6%, contre 0,2% le trimestre précédent. Des statistiques qui permettent d'envisager que, sur un an, la croissance pourrait s'établir à 1,4%. Et Christine Lagarde de se réjouir : c'est la preuve de l'efficacité du plan de relance gouvernemental. Un tel enthousiasme se justifie-t-il ? Oui, car plus de croissance, c'est plus de recettes fiscales, donc un peu moins d'économie à réaliser et un projet de loi de finance plus facile à boucler. De là à prévoir une croissance de 2,5% en 2011, comme le fait Bercy, il y a un pas qu'aucun économiste n'ose franchir. Le bon résultat du deuxième trimestre 2010 s'explique certes, mais ni plus ni moins que dans les autres pays européens, par les effets conjugués des plans de relance, l'augmentation de la consommation et de l'investissement, l'arrêt des déstockages opérés par les entreprises, et un très léger redémarrage des exportations, insuffisant toutefois pour combler le déficit commercial. Rien ne garantit que l'embellie survive à l'été. D'abord, parce que la consommation des ménages pourrait, pour fait de la politique d'austérité et du retour de la flambée des prix sur les matières premières, fléchir au second semestre. Ensuite, parce que les incertitudes internationales pourraient de nouveau peser sur nos exportations. Enfin, parce que le plan de relance ne devrait plus avoir d'effets sur la croissance.