Points de vue sur l'actualitéC'est pas du cinoche : accusés, levez-vous !Imaginez un procès, avec sur le banc des accusés, les dirigeants des plus grandes banques, ceux-là même qui ont causé une faillite à l'échelle planétaire. Cleveland contre Wall Street* donne vie à un procès qui a bien failli avoir lieu dans l'Ohio (États-Unis). Un scénario à mi-chemin du documentaire et de la fiction. Vus de France, les ou crédits hypothécaires, et les mécanismes sociologico-économiques qui ont conduit à la plus grande crise financière internationale depuis 1929, restent quelque peu confus, voire incompréhensibles... Le docu-fiction Cleveland contre Wall Street permet d'en saisir tous les ressorts et d'en percevoir les conséquences sur la vie quotidienne des millions d'Américains qui en ont été victimes. Dans l'euphorie de l'élection de George W. Bush, pour permettre à des ménages démunis d'accéder à la propriété, les banques américaines leur accordent des crédits à des taux variables qui, suite à un changement de stratégie des autorités monétaires, deviennent vite exorbitants. Ces prêts sont regroupés en titres qui sont rapidement achetés par des investisseurs attirés par un taux de rentabilité élevé. Confrontés à l'impossibilité de rembourser leurs prêts, les ménages sont expulsés par les banques et se retrouvent ruinés et à la rue. Et c'est ainsi que des quartiers entiers de grandes villes américaines sont devenus des villes fantômes comme au bon vieux temps de la ruée vers l'or. Début 2008, la ville de Cleveland, dans l'Ohio, et ses habitants assignent en justice les banques responsables des saisies immobilières. Mais les banques de Wall Street ne se laissent pas faire et s'opposent par tous les moyens à l'ouverture d'une procédure judiciaire. Le film raconte l'histoire d'un procès qui aurait dû avoir lieu. Un procès de cinéma, mais dont les faits, les protagonistes et leurs témoignages sont bien réels. Cleveland contre Wall Street, Jean-Stéphane Bron (France/Suisse, 1h38), en salle depuis le 18 août. |