Points de vue sur l'actualité

Pôle Emploi : le désengagement de l’État

Alors que le chômage a fortement augmenté en 2009, l’État a économisé sans complexe 187 millions d’euros sur la contribution qu’il s’était engagé à verser à Pôle emploi. Alors qu’il doit allouer 1,36 milliard d’euros chaque année entre 2009 et 2011, conformément à la convention tripartite signée avec Pôle emploi et l’Assurance chômage (UNEDIC), il n’en versera que 1,173 milliard en 2009. Les comptes de l’organisme se retrouvent ainsi en déficit de 118,2 millions d’euros au terme de sa première année d’existence, alors qu’il avait tablé sur un excédent de 122,7 millions d’euros. Si l’État avait respecté son engagement, les charges de fonctionnement seraient inférieures de 1,5 % aux prévisions budgétaires. La sous-consommation de nombreux budgets d’intervention liée aux retards pris du fait de la fusion (de l’ANPE et des ASSEDIC qui a donné naissance à Pôle emploi) et de l’explosion des inscriptions au chômage (avec par exemple le décalage du 1er juillet au 1er septembre des interventions des opérateurs privés de placement) a, en quelque sorte, permis d’absorber le surcoût financier engendré par le renforcement temporaire des effectifs de l’opérateur public. “ Dans une année de crise historique pour l’emploi, cette mesure pénalisera d’abord les personnes en recherche d’emploi. En 2011, que se passera-t-il lors de la présentation des comptes ? L’État dira-t-il une nouvelle fois qu’il ne paiera pas un montant équivalent à celui de 2009 ? ” s’insurge Gabrielle SIMON, première vice-présidente de la CFTC, qui regrette que cette mesure soit passée presque inaperçue.