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Retraites : après le 24, le déluge d’amendements

La mobilisation du 24 juin a permis de démontrer au gouvernement qu’une large opposition au projet de réforme des retraites était en train de s’organiser. Quelques jours après la manifestation, l’intersyndicale dont fait partie la CFTC, a décidé de poursuivre et d’amplifier ce mouvement d’opposition. Pour elle, ce projet demeure injuste et inacceptable : le report brutal des âges légaux à 62 et 67 ans pénalise particulièrement les salariés qui ont commencé à travailler tôt, ceux et celles ayant eu des carrières chaotiques et incomplètes. Cette réforme n’apporte pas de vraie réponse à la pénibilité au travail et aggrave même les inégalités entre les hommes et les femmes. À l’approche de l’examen du projet de loi en Conseil des ministres, le 13 juillet, le texte reste en l’état, les discussions et propositions des organisations syndicales vaines. Pour François FILLON : “ Aucune mobilisation ne réglera le problème démographique que pose les retraites ”. Autrement dit, faites-vous une raison, les choses sont comme elles sont, et la rigueur est là, il faut s’y plier. Et bien non. Des solutions plus justes et équitables sont possibles. La CFTC en est convaincue. Elle a consciencieusement retoqué les articles 3, 4, 5, 6, 9, 10, 13, 16 et 18 du projet de texte. Elle a adressé, le 29 juin, une lettre au ministre du Travail et au secrétaire d’État à la Fonction publique pour dénoncer l’article 18 du texte relatif au départ anticipé des fonctionnaires parents de trois enfants, une disposition qui ne laissait même pas le temps aux assurés concernés de se retourner et qui devait s’appliquer avant même que la loi n’ait été votée ! Résultat immédiat : le lendemain les ministres accédaient à notre demande et annonçaient un report de 6 mois. La CFTC continuera à avancer ses arguments jusqu’au 7 septembre, date à laquelle l’intersyndicale a annoncé qu’une nouvelle mobilisation serait organisée, symboliquement le premier jour de l’examen du projet de loi au Parlement avant le déluge, puis la bataille des amendements. De son côté, le gouvernement, persiste et signe, toujours sur le dos des contribuables, et s’offre un publi-rédactionnel de quatre pages dans les journaux gratuits pour vanter les mérites d’une réforme soi-disant “ juste ”.