Points de vue sur l'actualité

Le RSA a 1 an : travailler sur le ressenti des bénéficiaires

Fin mars 1,758 million de foyers avaient perçu le RSA (revenu de solidarité active), dont 1,144 million le RSA  socle, allocation qui remplace le RMI, et 613 000 le RSA  activité ou  chapeau, qui complète des salaires modestes. On est loin des 3 millions de foyers potentiellement concernés mais le dispositif prend peu à peu son envol. Ainsi, le transfert entre le RMI et le RSA s'est effectué sans problème. En onze mois, le nombre de bénéficiaires du RSA  activité et du RSA  socle a augmenté respectivement de 51,5 % et de 10 %. L' option chapeau qui n'a concerné que 426 770 foyers fin mars n'affiche pas la même progression.  C'est un dispositif nouveau et il est normal que cela prenne du temps, surtout que sa mise en oeuvre s'est croisée avec la crise, analyse Jean-Louis DEROUSSEN, président (CFTC) de la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF). Les personnes concernées hésitent toujours, de peur d'être stigmatisées comme  travailleurs pauvres, de perdre d'autres allocations, ou estiment les formalités trop importantes par rapport au  gain. Parallèlement, l'instruction des dossiers subit des délais encore importants. En début d'année, le personnel des CAF avait dénoncé les conditions dans lesquelles il avait dû faire face à  la montée en charge du dispositif, qui plus est en pleine crise. Le ministre de la Jeunesse et des Solidarités actives s'attend, dans l'avenir, à  une hausse du RSA  activité en lien avec la reprise de l'intérim et du travail à  temps partiel. Marc-Philippe DAUBEUSES table sur une nouvelle campagne de communication ciblée en direction des acteurs du logement social, des agences d'intérim, des maires et élus locaux. Ce qui ne suffit pas à  Jean-Louis DEROUSSEN :  Il faut continuer à  travailler sur le ressenti des personnes et sur l'amélioration du dispositif. Mais le gouvernement doit insister davantage sur le fait qu'il faut trouver un emploi aux gens, estime-t-il.