Points de vue sur l'actualité

Rigueur toujours : petits services hospitaliers menacés

Le gouvernement veut mettre un terme à l'activité des petits services hospitaliers de chirurgie et de maternité, sacrifiés sur l'autel de la rigueur. Des décrets gouvernementaux, dont la publication est prévue fin juillet-début août, signeront leur fermeture. Le Journal du dimanche, dans son édition du 4 juillet, a publié une liste de 54 établissements dont le bloc opératoire serait menacé. Le schéma retenu est le suivant : en 2012, les services réalisant moins de 1 050 opérations par an seront fermés. Ce seuil-couperet sera établi à partir d'une moyenne réalisée sur les trois années précédentes (2009-2010-2011). Quant aux hôpitaux pratiquant entre 1 050 et 1 500 interventions annuelles, ils se verront accorder un délai de trois ans, jusqu'en 2015, pour augmenter leur activité, notamment via une mutualisation de leurs moyens avec des établissements voisins. Le manque de pratique des chirurgiens des petits hôpitaux de proximité est l'argument mis en avant pour soutenir la fermeture des blocs opératoires, au nom “ du meilleur soin offert au patient ”. À terme, certains services pourraient être reconvertis dans d'autres activités, obligeant les patients des petites villes ou des zones montagneuses à aller encore plus loin pour se faire opérer. “ C'est l'une des conséquences prévisibles de l'application stricte de la loi HPST. Ce n'est pas seulement la quantité d'actes qui fait la qualité d'un service. On raisonne toujours avec une logique comptable et financière. Ces décrets vont offrir une ouverture au niveau des établissements du privé lucratif, qui eux ne font que de la comptabilisation d'actes ”, s'inquiète Bernard Sagez, président de la fédération Santé&sociaux CFTC. L'Association des petites villes de France (APVF) a demandé à la ministre de la Santé de ne pas signer les décrets d'application en préparation

La liste des établissements menacés publiée dans le JDD (édition du 4 juillet) est téléchargeable sur www.lejdd.fr, rubrique “ société ”, puis “ actu. ”.