Points de vue sur l'actualité

Sommet social du 10 mai : la mise en place d’un nouveau « pacte social » est indispensable

La CFTC n’est pas favorable à l’inflexion que le gouvernement semble vouloir donner à sa politique économique.

La CFTC présentera, ce 10 mai, une série de propositions afin de retrouver le chemin de l’emploi et de faire évoluer la redistribution des profits.

Plutôt que de prendre le risque d’instaurer l’austérité, il faut au contraire proroger les mesures visant à favoriser la consommation des ménages et l’investissement des entreprises. Si des économies sont nécessaires, la CFTC réitère sa demande d’un moratoire de la loi TEPA qui reviendrait notamment sur les exonérations des heures supplémentaires.

Mais il s’agit avant tout de répondre aux attentes d’une société française dont une large part est en voie de paupérisation et de précarisation, en particulier en matière d’emploi (36% des jeunes diplômés en 2009 ont un emploi ; 23% d’entre eux sont en CDI ; 67% en CDD, sans parler des non diplômés).

Les revendications de la CFTC porteront sur deux points essentiels : retrouver le chemin de l’emploi, notamment pour les jeunes et faire évoluer la redistribution des profits, une mesure que le président de la République avait appelée de ses vœux lors du Sommet social du 18 février 2009.

Afin de favoriser l’emploi, la CFTC demande :

  • l’élargissement des dispositifs CRP/CTP aux contrats précaires afin de faire bénéficier ces personnes d’une plus grande sécurité financière et d’un meilleur accompagnement,
  • le développement de la GPEC territoriale au service de projets économiquement structurants,
  • le maintien, pendant six à neuf mois, des mesures conjoncturelles destinées à soutenir l'alternance en faveur des jeunes,
  • la promotion du tutorat entre les jeunes en recherche d'emploi, les fins de droit et les futurs retraités avant leur départ,
  • la reconduction du dispositif « zéro charges » pour favoriser la création d'emplois dans les TPE, à condition que soit lancé une évaluation de l'ensemble des allègements et exonérations de charges, une telle évaluation ne se limitant pas aux exonérations sur les bas salaires (1,6 Smic). Une telle évaluation, selon la CFTC, doit conduire à conserver les exonérations favorables à l'emploi et à abandonner les autres.

Alors que les discussions actuelles mettent en évidence le manque de ressource des régimes de retraite, il est urgent de tout faire pour retrouver le chemin de l’emploi.

Pour tendre vers une répartition équitable des revenus et un rééquilibrage du pouvoir au sein de l’entreprise, la CFTC promeut :

  • une politique salariale vigoureuse et la participation financière,
  • un rééquilibrage des pouvoirs au sein de l’entreprise en faveur des salariés, pour leur permettre de prendre part aux orientations stratégiques. En effet, contrairement aux actionnaires, les pertes des salariés ne limitent pas au capital apporté ; c’est toute leur vie qui bascule quand l’entreprise traverse un contexte difficile (licenciements, diminution de salaire, travail à temps partiels subi…).

À travers ces propositions, c’est bien la mise en œuvre d’un nouveau pacte social qui place l’homme au cœur de l’économie que réclame la CFTC.