Points de vue sur l'actualité

Le dialogue social en panne à la SNCF

L’application stricte de la loi du 20 août 2008 ne sert ni l’activité de l’entreprise, ni les salariés, ni les usagers !

Après plus de deux semaines de conflit, la circulation des trains a enfin repris il y a quelques jours. Alors que les salariés et leurs familles ont vécu difficilement cette période, le bilan de ce mouvement social s’avère extrêmement limité, aussi bien pour les syndicats qui n’ont pas obtenu d’avancée nouvelle que pour la direction de l’entreprise qui a fait la preuve que le dialogue social à la SNCF était bel et bien en panne. L’entreprise SNCF avait décidé d’appliquer en interne la loi sur le dialogue social du 20 août 2008, ce qui a conduit à donner à deux organisations contestataires la majorité et donc la possibilité de s’opposer à tout accord dans l’entreprise. Suite aux élections professionnelles qui ont eu lieu en 2009, 3 organisations syndicales (dont la CFTC) ont perdu leur représentativité et se trouvent exclues du dialogue social. Quel mépris pour les 13% de cheminots qui leur avaient manifesté leur confiance et se retrouvent sans porte-parole. Quant aux syndicats prêts à négocier, ils n’atteignent pas le seuil de 30% qui s’impose pour pouvoir signer un accord légalement valable ! Comment s’étonner après cela que les discussions entre direction et les syndicats restants ne débouchent sur rien, que les revendications idéologiques des uns, la volonté de pourrissement de la situation des autres s’entrechoquent dans un climat de mise en concurrence des syndicats et que les trains s’arrêtent ? En fin de compte, c’est toute l’entreprise qui est mise à mal, pour cause de panne du dialogue social, et ce sont les usagers qui sont les victimes collatérales Il est temps d’arrêter de s’abriter derrière une position dite “ commune ” (sans existence juridique légale) pour se moquer des salariés, des adhérents, des militants syndicaux ; il est temps de rétablir la démocratie syndicale dans les entreprises afin de relancer le dialogue ; c’est seulement à cette condition que de nouvelles avancées sociales pourront être construites.