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Nanomatériaux / nanotechnologies : infiniment petit potentiellement dangereux

L’Organisation internationale du travail (OIT) a profité de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail, le 29 avril dernier, pour mettre en lumière de nouveaux risques qualifiés de “ risques émergents ”. Parmi eux : les nanotechnologies. Moins connu du grand public que les troubles musculo-squelettiques (TMS) ou les risques psychosociaux, ce risque professionnel est potentiellement tout autant dangereux pour l’homme et l’environnement. Les nanotechnologies renvoient à une série de techniques scientifiques employées pour manipuler la matière à l'échelle des atomes et des molécules. Cette technologie est récente, puisqu’elle est apparue au début des années 2000. Les connaissances scientifiques, en particulier sur leur toxicité, ont ainsi encore une portée limitée. Problème : les travailleurs sont déjà en contact avec des nanomatériaux présents, par exemple, dans les crèmes solaires ou les puces électroniques, et les manipulent sans toutes les protections qui pourraient s’avérer nécessaires. Alors que leur développement est bien plus rapide que l’évolution de la réglementation. En mars 2009, Pierre Yves MONTÉLÉON, représentant CFTC, a alerté la Commission nationale du débat public (CNDP) en réaffirmant que la protection de la santé et de la sécurité des travailleurs devait rester au cœur des préoccupations sur ces questions. Il est ainsi primordial de développer la traçabilité des nanomatériaux, d’adapter les outils existants comme les fiches de sécurité aux nanomatériaux, de garantir l’évaluation du risque, de permettre la formation et l’information des travailleurs sur les risques auxquels ils sont exposés, de concevoir et diffuser des équipements de protection adaptés. À l’instar de la réglementation Reach sur les substances chimiques entrée en vigueur le 1er juin 2007, l’Union européenne est la mieux placée pour développer une législation cadre.