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Tickets restaurants et chèques vacances : dans le collimateur de Bercy

L’heure est à la rigueur. Bercy étudie alors toutes les pistes pour réaliser des économies. Mais toutes ne sont pas bonnes à mettre en œuvre. Dernier exemple en date avec les tickets restaurant et les chèques vacances. Une semaine avant l’officialisation du plan d’austérité avec “ gel des dépenses publiques jusqu’en 2013 ”, l’idée de taxer les tickets restaurant et les chèques vacances faisait son apparition. Une proposition, si elle était mise en place, qui renflouerait de plusieurs centaines de millions d'euros les caisses de l’État. Le quotidien Les Echos (dans son édition du 3 mai) laissait entendre que le ministère de l’Économie envisageait “ d'étendre le forfait social (contribution patronale de 4%) à certains "revenus" (qui sont en fait une compensation) exonérés de cotisations ”, comme “ les chèques vacances, les titres restaurant ” et même “ les avantages accordés par les comités d'entreprise, les chèques emploi-service préfinancés ou les indemnités de rupture (pour les licenciements et les départs en retraite) ”. Pour la CFTC, il est inconcevable que ces compensations à destination des salariés et de leur famille servent à renflouer les caisses déficitaires. À l’origine, c’est pour répondre à de faibles niveaux de salaires que ces titres ont été mis en place par les comités d’entreprise (CE), afin de redonner un peu de pouvoir d’achat aux salariés. Aujourd’hui, alors qu’ils subissent encore les effets de la crise, cette proposition de taxer ces compensations semble choquante. Le ministre du Travail a dû commenter cette information quelques jours plus tard dans le même quotidien qui avait révélé l’information. Pour Éric WOERTH ce serait “une erreur ” de taxer les tickets restaurants et les chèques vacances. Le ministre du Travail n’a toutefois ni démenti l’information ni précisé que l’idée serait abandonnée par le gouvernement. Prudence donc.