Points de vue sur l'actualitéLes pages jaunes : côté salaire, ce n’est pas la joieL’intersyndicale de l’entreprise Pages Jaunes a réussi à mobiliser plus d’un salarié sur deux pour la journée de grève ou débrayage le 10 mai dernier. Alors qu’un salarié sur trois était en congés. Un événement pour des commerciaux dont le « vase » des conditions de travail déborde. Première éditrice d’annuaires papier et en ligne, rachetée il y a un peu plus de quatre ans par le fond d’investissement KKR (Kohlberg Kravis Roberts), cette entreprise au chiffre d’affaires en augmentation de 6,6 %, fait la sourde oreille aux revendications de ses salariés. « Cela doit faire sept ans que le salaire des VRP n’a pas augmenté de façon significative » explique un délégué CFTC présent à la mobilisation de Nancy. « Nous, alors qu’on demande une augmentation des taux de commissions pour tous on s’entend proposer des challenges qui par définition iront seulement aux gagnants, ou encore de travailler plus. La journée d’un VRP est de dix à onze heures de travail. On peut difficilement faire plus. » L’assemblée générale qui se déroulait sur Nancy rejointe par les grévistes de Châlons-en-Champagne, où tous les corps de métiers étaient représentés, regrettait aussi la pression des cadres pour empêcher cette grève. « Les négociations annuelles ont lieu mais c’est un "non" à tout dès que cela coûte, comme l’égalité hommes/femmes que nous voudrions voir mettre en place. Pourtant notre entreprise est une des rares dont la marge brut opérationnelle est de près de 50%. On nous explique le Code du travail alors que nous proposons de faire mieux par un accord». Un coup de semonce prêt à devenir plus virulent si les réponses satisfaisantes ne viennent pas. |