Points de vue sur l'actualité

Le gouvernement se trompe de priorité

La crise sera terminée le jour où l’emploi aura redémarré.

La politique de rigueur ou d’austérité ou de rééquilibrage des comptes publics que le gouvernement français et la majeure partie des pays de l’Union européenne sont en train de concocter est-elle justifiée économiquement et socialement ? Telle est la question qu’il faut se poser sans polémique et à laquelle nous devons répondre de la manière la plus objective possible. En élaborant ce plan qui prévoit une stabilisation des dépenses de l’État en valeur, donc d’une diminution en volume, le président de la République et son Premier ministre font le pari – risqué ? – que la crise est terminée. Or, il n’en est rien. Nous avons toujours dit, à la CFTC, que la crise sera terminée le jour où l’emploi aura redémarré. Selon les derniers chiffres, le chômage continue de grimper, notamment celui de longue durée, la consommation commence à pâtir de cette situation, les entreprises sont en surcapacité, et leur dette est toujours en hausse... Dans ce contexte, la question du déficit budgétaire demeure secondaire : la priorité doit être la relance de l'activité pour nous donner les marges de manœuvres nécessaires. Nous ne sommes pour autant pas opposés à la rigueur, nous disons seulement que le moment n'est pas venu de nous engager dans une politique qui risque d'avoir pour conséquence une baisse des salaires, donc de l’activité, donc de l’emploi. L’histoire économique montre que cette politique a toujours échoué, qu’elle a contribué à l’aggravation de la situation, et que ce sont les plus faibles qui en ont été les principales victimes. Enfin, il est regrettable de constater que tous les gouvernements de l’Union européenne sont parvenus à se mettre d’accord pour imposer l’austérité aux peuples européens, alors qu’ils sont incapables de s’entendre pour mettre au point une politique économique et industrielle dynamique qui créent des emplois durables et de qualité.