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Airbus : en avril, les négociations sur le fil

Entre un outil industriel qui tourne plein pot, les derniers programmes nés et à venir qui coûtent énormément, la tension ne pouvait qu’être là, et la grève, inévitable. Elle paralysera les sites français, le mois dernier, pendant une semaine. Les négociations salariales 2010 ont ainsi débuté dans un contexte très particulier. Les problèmes liés au retard de l’A400M ayant pour une large part écorché les comptes d’Airbus et donc d’EADS sur le précédent exercice. Fin 2009, les solutions afin de livrer l’A380 dans les conditions requises n’étaient toujours pas trouvées. Sur le terrain, les gens constatent que près de 500 avions sont livrés. Les salariés réclament alors un retour sur travail fourni. La CFTC, dans l’intersyndicale, tente d’arracher durant la négociation + 3,5% d’augmentation salariale – comme l’an passé –, ainsi que des améliorations en termes de conditions de travail et d’embauches. Mais les entreprises du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS) ont toutes négocié à un tarif inférieur à 3,5%. Les Allemands, sur 2010, “dealent à 0% contre préservation de l'emploi ”. La dernière position de la direction qui se veut définitive se monte à + 2,5% avec un volet social de 700 embauches à Airbus France dont 250 cols bleus, l’embauche de jeunes issus de lycées professionnels et la prise en compte des conditions de travail (stress en entreprise), le tout associé à une prime exceptionnelle de 500 euros par salarié. En cas de désaccord, la direction appliquera unilatéralement une augmentation de + 2,3% ainsi que ladite prime. Le 12 mai dernier, estimant que “ la balance des débats a penché pour le vote en faveur de cet accord ”, la CFTC a décidé de signer, comme la CFE-CGC et FO.