Points de vue sur l'actualité

Le sommet social du 10 mai

La CFTC ne partage pas le constat idéalisé présenté lors du sommet social de ce 10 mai 2010, par Nicolas SARKOZY, constat selon lequel :

  • l’objectif de « stabilisation » et de « réglementation du système financier » serait atteint,
  • la reprise serait engagée avec une consommation des ménages plus vigoureuse,
  • la dégradation de l’emploi lié à la crise serait moins importante que chez nos voisins européens.

La CFTC réitère son souci de soutien public à l’activité économique dans notre pays, faute de quoi la crise risque de voir ses effets décuplés.

Pour la CFTC, la crise avant d’être économique et financière est d’abord politique et surtout sociale. Les populations les plus fragiles sont d’abords touchées et leur pouvoir d’achat est en constante diminution.

Les revendications de la CFTC ont donc porté sur deux points essentiels : retrouver le chemin de l’emploi, notamment pour les jeunes et faire évoluer la redistribution des profits.

Afin de favoriser l’emploi, la CFTC a obtenu lors de ce sommet social :

  • la prorogation du plan Jeunes pendant six à neuf mois,
  • des mesures conjoncturelles destinées à soutenir l'alternance,
  • un tutorat pour aider les jeunes en recherche d'emploi et les fins de droit et les futurs retraités avant leur départ.

La CFTC se réjouit que la CRP et le CTP conduisent à un meilleur accompagnement pour les licenciés économiques des entreprises de moins de mille salariés et à plus grande sécurité financière.

Enfin, la CFTC qui note une disparité grave entre l’évolution des revenus des salariés et celle des bénéfices des entreprises, promeut une répartition des profits plus favorable aux travailleurs et le développement de la participation (en particulier par le rééquilibrage des pouvoirs au sein de l’entreprise en permettant aux salariés de prendre part aux choix stratégiques de celle-ci).

Mais le contexte actuel est également marqué par la réforme des retraites, la question du financement reste au cœur du débat et les conclusions du COR le 11 mai montrent que les réformes évoquées par le gouvernement (allongement de la durée de cotisation et report de l’âge de départ) ne permettront pas de solutionner le problème. Le financement pérenne du régime de retraite passe par le retour à un niveau d’emploi plus élevé et par la mise à contribution des revenus du capital.

Vous le voyez, les réponses apportées par le Sommet social aussi bien que les pistes de réforme de notre système de retraite avancées par le gouvernement ne répondent pas de manière satisfaisante aux attentes de la CFTC. Nous avons sollicité l’avis des conseillers confédéraux sur l’opportunité pour la CFTC de se joindre à la journée d’action intersyndicale du 27 mai ; les réponses qui nous parviennent actuellement seront étudiées par le Bureau confédéral qui se réunira le 18 mai pour en décider. Sachez dès à présent qu’au regard de la situation dans la Fonction publique et des enjeux propres à ce secteur, l’INTERFON CFTC a décidé d’appeler ses adhérents à participer à ce mouvement.