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Retraites : sauver ce qui peut encore l’être

Parce que le gouvernement reste bloqué sur l’allongement de la durée de cotisation et l’abandon de la retraite à 60 ans, parce qu’il refuse d’explorer d’autres pistes, notamment l’élargissement de l’assiette, et parce que la concertation a été bâclée, le Conseil confédéral de la CFTC a décidé à une large majorité de s’associer à la mobilisation intersyndicale du 24 juin prochain contre les orientations du projet de réforme des retraites qui sont désormais connues.

Le 27 mai dernier, quelques heures avant la manifestation parisienne, le ministre du Travail a en effet reçu une délégation de la CFTC. De la conversation que nous avons eue avec lui, nous pouvons en déduire que la solution idéale pour le gouvernement serait de reporter l’âge de départ à la retraite de 60 à 63 ans dans dix ans. Que toutefois une version minimale consisterait en un report à 62 ans dans une période pouvant aller jusqu’à vingt ans. Et que, entre ces deux voies extrêmes, toutes les alternatives seraient envisageables… Vous l’aurez compris : le contenu exact de la réforme dépendra de l’ampleur de la mobilisation du 24 juin. Il est donc important que nous soyons nombreux dans la rue ce jour-là pour sauver ce qui peut encore l’être.

Le calendrier est également calé : une première version du projet de loi sera dévoilée à la mi-juin. Nous aurons – théoriquement – la possibilité de faire des propositions d’amendements. Je dis bien théoriquement, car vu le peu de cas que le gouvernement a fait jusqu’à présent des propositions syndicales, il est fort probable que notre marge de manœuvre demeure réduite. Enfin, une version définitive sera présentée en Conseil des ministres le 7 ou le 13 juillet, pour être débattue au Parlement à la rentrée de septembre.

L’enjeu de la journée d’action du 24 juin est double : limiter l’ampleur du projet de réforme et montrer aux parlementaires que nous saurons, en septembre, mobiliser de nouveau si le projet n’était pas amendé. Le Medef commence déjà à faire campagne pour un report à 65 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Je compte donc sur une large participation de nos militants, adhérents et sympathisants le 24 juin : nous ne pourrons nous en prendre qu’à nous si la réforme se révèle par la suite désastreuse pour le monde du travail.