Points de vue sur l'actualité

Journée dite « de solidarité » : un dispositif faussement solidaire

Parler de solidarité c’est bien. Sauf que dans la mise en application de ce beau principe – entre la réforme des retraites en cours et la 7ème édition de la Journée dite « de solidarité » – ce n’est pas encore tout à fait ça… Nouvelle illustration ce 24 mai.

Pour la CFTC cette journée dite « de solidarité », mise en place après la canicule de 2003, ne règle en rien le problème du financement de la dépendance et induit de nombreuses injustices. Elle l’a de nouveau rappelé à l’occasion de ce lundi de Pentecôte

Ce dispositif oblige en effet – sans vraiment le dire – un salarié à travailler sans être payé ! De plus, que celui-ci travaille ou non à la Pentecôte ou tout autre jour posé dans le cadre de cette Journée n’enlève ni ne rajoute aucun euro pour les personnes dépendantes. Ce sont en fait les 0,3 % prélevés mensuellement sur la fiche de paie du salarié (ligne « contribution autonomie ») qui alimente la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA).

Autre injustice : s’il est légitime de faire un effort financier pour les personnes âgées et handicapées, cet effort devrait être réparti en fonction des facultés contributives de chacun et non reposer exclusivement sur les salariés.

Enfin ce dispositif induit une dernière injustice entre les salariés eux-mêmes ; ceux qui sont obligés de travailler le lundi de Pentecôte et qui n’ont aucune solution pour la garde de leurs enfants (les écoles et crèches et les centres aérés étant fermés), et les autres salariés. La question de l’utilisation des fonds récoltés par la CNSA, soit près de 2 milliards en 2009, a par ailleurs de nouveau été soulevée ce lundi de Pentecôte 2010.

La députée Laurence DUMONT qui préside la mission d'enquête parlementaire sur l'utilisation des fonds de la journée de solidarité affirme que « 150 millions d'euros auraient servi à colmater le trou de la Sécu en 2009 »).

« Il faut exiger une transparence totale du dispositif, souligne Joseph THOUVENEL, secrétaire général adjoint confédéral. Les recettes de cette Journée doivent bien évidemment s’ajouter aux fonds déjà consacrés au financement de la dépendance ». Une question qui sera au centre de la négociation sur la dépendance qui s’ouvre à l’automne.

C’est dit : La CFTC a couvert par un mot d’ordre de grève tous les salariés qui ont choisi la vie familiale, associative, personnelle ou spirituelle à l’occasion de ce 24 mai, lundi de Pentecôte. Il en est de même pour tout autre jour imposé par leur employeur sous le couvert d’une fausse solidarité.