Points de vue sur l'actualitéTaxe bancaire : enfin !Dans les jours prochains, le FMI devrait rendre au G20 son rapport sur la création éventuelle d’une taxe bancaire. L’idée générale serait d'instaurer une taxe sur toutes les opérations présentant un risque pour le système financier, notamment certaines activités spéculatives. Et par là même faire – enfin ! – payer les véritables responsables en lieu et place des contribuables, comme cela a été le cas pour la crise que nous traversons encore. Sans attendre le verdict du FMI, plusieurs pays ont entamé une réflexion approfondie sur le sujet. Le principe même de la taxe semble d’ores et déjà acquis et pourrait être adopté dès la prochaine réunion du G20 en juin à Toronto. À terme, il permettrait de rapporter 120 milliards de dollars aux États-Unis et 50 milliards en Europe. En revanche, la question de l’affectation des sommes prélevées est loin de faire l’unanimité. Deux camps s’affrontent. Le premier, emmené par les Allemands, serait favorable à la création d’un fonds dédié. Le second, auquel adhèrent les Français, qui affichent un déficit public colossal, et les Anglais, qui ont beaucoup prêté aux banques, préférerait que le montant de la collecte soit versé au budget de l’État. Cette seconde solution, si elle était retenue, présenterait plus d’inconvénients que d’avantages. L’État devenant assureur en dernier recours du système bancaire, les finances publiques seraient exposées aux dangers d’une nouvelle crise, hypothèse qu’il est irresponsable d’exclure vu le flou qui entoure encore le monde financier. Cette solution encouragerait, par ailleurs, ce qu’il est convenu d’appeler “ l’aléa moral ”, principe selon lequel plus un acteur financier se sent soutenu, plus il est poussé à prendre des risques. Alors qu’un fonds spécifique ne serait engagé qu’à hauteur des sommes mises à sa disposition. À l’heure actuelle, c’est la première solution qui semble avoir la faveur des pronostics. Une chose est sûre, cependant : rien ne se fera sans l’unanimité sous peine de voir la concurrence faussée. |