Points de vue sur l'actualité

Logement : 2010, annus horribilis

La trêve hivernale a pris fin le 15 mars, réanimant la menace des expulsions locatives. Alors que les stigmates de la crise économique et sociale sont toujours visibles, le gouvernement a prévenu qu’ “ il n'y aura pas de moratoire sur les expulsions locatives ”. Il a crû bon d’ajouter qu’il n’y aurait pas “d’expulsion sans solution”. Une décision irresponsable, selon la CFTC. La flambée des prix du logement a, en effet, accru les inégalités. Les dépenses contraintes, liées essentiellement au logement, ont doublé en trente ans pour les plus pauvres (Fondation Abbé PIERRE, 2010). Avant même l’arrivée de la crise économique, sur les 1,8 million de personnes connaissant des difficultés pour payer leur loyer, 500 000 devaient deux mois de loyers impayés (Insee, 2006). Or depuis la loi DALO (Droit au logement opposable) en mars 2007, l’État doit “garantir un logement décent et indépendant à toute personne [française et étrangère en situation régulière] qui n'est pas en mesure d'y accéder par ses propres moyens ou de s'y maintenir ”. Mais aucune vérification ne permet de savoir si les personnes expulsées sont relogées, ni même si elles le sont durablement. On ne peut pas laisser la situation continuer à se dégrader ainsi. Il faut réagir ! La CFTC propose ainsi pour permettre aux jeunes et aux salariés précaires d’accéder à un logement, que tout nouveau bail soit soumis à l’IRL (indice de référence des loyers). Elle demande que la construction de nouveaux HLM pour les ménages les plus défavorisés soit financée par des PLAI (prêts locatifs aidés d’intégration), financements qui devront s’ajouter à ceux déjà prévus car il ne faut pas oublier les salariés qui, eux aussi, connaissent de grandes difficultés pour accéder au logement.