Points de vue sur l'actualité

Changer le sens des réformes

Le gouvernement doit répondre en priorité aux préoccupations de nos concitoyens, en posant les actes d’une réforme qui concilie l’économie et le social.

Faut-il ou non poursuivre les réformes entreprises depuis 2007 ? Telle est la question posée au lendemain du scrutin régional. Les Français ont de nouveau exprimé leur inquiétude et leur forte insatisfaction, car ils ne parviennent pas à s’y retrouver dans les politiques menées depuis près de trois ans. Force est de constater que le chômage s’accroît, les salaires stagnent, les investissements peinent à redémarrer et la protection sociale est menacée. Les leçons de la crise n’ont pas été tirées. Les mesures prises n’ont pas été à la hauteur des attentes des travailleurs et de leur famille. Il faut, selon nous, changer le sens des réformes, sous peine de voir la crise financière et économique se transformer en crise politique et sociale profonde. Le gouvernement doit donc d’abord s’engager dans une politique soucieuse de répondre en priorité aux préoccupations de nos concitoyens, en posant les actes d’une réforme qui concilie l’économie et le social. Pour ce faire, il s’agit de prendre des mesures sociales à même de mettre un terme à l’injustice et à la paupérisation, d’une frange toujours plus large de la population, et plus particulièrement des jeunes, des familles démunies et des chômeurs de longue durée. La CFTC demande un moratoire sur le bouclier fiscal et sur les suppressions d’emplois dans la Fonction publique, et l’instauration d’une concertation – sans a priori – sur les retraites qui intègre la piste du financement. Il serait suicidaire, pour la France et l’Europe, de s’engager dans une politique d’austérité qui ferait porter l’essentiel de l’effort sur les plus défavorisés, comme en Grèce, aujourd’hui, ou demain au Portugal. La réponse sociale à apporter nécessite l’implication de tous : du gouvernement, des nouveaux conseils régionaux pour les dossiers qui relèvent de leur compétence et des partenaires sociaux. Les mesures qui seront annoncées lors du Sommet social d’avril doivent y contribuer. Si les résultats ne sont pas à la hauteur, la CFTC, qui n’a pas appelé pas à la mobilisation du 23 mars, pourra revoir sa position.