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Ikea : les accords NAO mis en pièce

Les négociations annuelles obligatoires (NAO) chez Ikea ont eu lieu, en février, sur fond de grèves dans 23 des 26 magasins et d’occupation du siège social par un syndicat. “ Les actions médiatiques d’une minorité de représentants de ce syndicat ont ainsi pris le pas sur le contenu des accords NAO ”, déplore le DSC CFTC, Stéphane CATTIER. “ Il n’y avait pas que les salaires en jeu ”, rappelle le militant CFTC, l’un des deux syndicats à avoir signé, le 25 février, ces accords octroyant 1% d’augmentation collective plus une prime individuelle pouvant atteindre 1,5% (après hausse des minimas de 2,5% en janvier). Mais trois autres syndicats qui réclamaient 4% d’augmentation (et ont revu leur demande à 2%) ont dénoncé la signature des accords la semaine dernière, ce qui compromet “tout le reste ”, déplore le Délégué Syndical Central. “L’ampleur du mouvement ne représente pas du tout ce qui se passe. C’est le manque de personnel dans certains services qui a déclenché la grève, mais on n’est pas dans un cadre où l’employeur nous "exploite" ” relativise le militant qui cite l’accord d’intéressement, en pleine renégociation. Autre exemple : l’accord de mutation, qui fait aussi partie des NAO, prévoit un mois de salaire, le paiement des frais de déménagement et une prime d’installation qui peut aller jusqu’à 2 000 euros selon le nombre d’enfants. Et de poursuivre : “ Avec les aides Mobili-pass et Loca-pass ça peut atteindre 8 000 euros par employé. Ça compte alors que deux magasins ouvrent à Reims et Avignon, avec 400 emplois à la clef ”. En attendant que le tribunal se prononce sur la dénonciation, et de savoir s’il y aura de nouvelles négociations, Stéphane CATTIER espère que la direction ne durcira pas sa position.