Points de vue sur l'actualité

Valeur ajoutée : le MEDEF s’obstine

Le patronat voudrait que le gouvernement légifère sur le partage des profits en trois tiers qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Depuis que le président de la République a lancé l’idée, en février 2009, d’une négociation entre partenaires sociaux sur ce sujet qui lui tient à cœur, le Medef freine des quatre fers. “ Le travail est rémunéré par le salaire, le capital par le dividende. La question de la répartition de la valeur ajoutée et du profit distribuable appartient à l’entreprise. Seuls les actionnaires peuvent en décider. Envisager autre chose porterait atteinte à leur droit de propriété”, déclarait alors Laurence PARISOT. Au lendemain du sommet social du 15 février dernier, la présidente du MEDEF réitérait son refus catégorique d’ouvrir la discussion, prétextant qu’une négociation était en cours sur la réforme des institutions représentatives du personnel, la gouvernance des entreprises et le parcours professionnel des militants syndicaux. Si le gouvernement décide de légiférer, la CFTC rappellera, lors de la consultation qui ne manquera pas d’avoir lieu, que le partage du profit en trois tiers (un premier tiers pour assurer la pérennité et le développement de l’entreprise, un deuxième pour les salariés et un dernier pour les actionnaires) est inséparable de la participation des salariés aux orientations stratégiques de l’entreprise à travers leur présence au sein des conseils d’administration et de surveillance. Elle demandera, enfin, la relance des activités du Conseil d'orientation de la participation, de l'intéressement, de l'épargne salariale et de l'actionnariat salarié (COPIESAS), instance d’évaluation qui a remplacé le Conseil supérieur de la participation depuis décembre 2008, mais qui n’a jamais siégé.