Points de vue sur l'actualité

Les allocations familiales : plus que jamais sollicitées

La crise a des conséquences très lourdes au niveau social et l’afflux d’allocataires aux guichets des CAF est sans précèdent. Si cette augmentation significative avait déjà commencé en 2009, elle ne cesse de progresser : + 20% de dossiers et de visites aux guichets, + 40% d’appels téléphoniques par rapport à 2008. Aujourd’hui, un Français sur deux bénéficie d’une prestation sociale fournie par les CAF. Plus de 30 millions de personnes (soit 11 millions de familles) perçoivent une allocation, qu’elle soit familiale, relative au logement ou à un minimum social (RSA, AAH). Toutes les classes d’âge sont confrontées à des difficultés, des jeunes en insertion jusqu’aux séniors. “Le profil des allocataires a évolué avec la crise. Cet afflux de personnes qui veulent anticiper les difficultés (licenciement, chômage entre deux missions) et ne pas tomber dans la grande précarité, est une nouvelle donne à prendre en compte. Les CAF reçoivent des personnes en situation de grande précarité, mais qui travaillent ! Elles viennent demander conseil et assistance, faire réévaluer leurs droits aux allocations sous conditions de ressources ”, confirme Jean-Louis Deroussen, vice-président CFTC et président de la CNAF. Avec la gestion du nouveau RSA (1,7 million de bénéficiaires fin 2009 au lieu des 1,1 million de Rmistes), les dossiers à gérer par les CAF augmentent, mais pas les effectifs. Cela génère un engorgement dans le traitement des dossiers et du surmenage pour les agents des CAF. En effet, au-delà de simplement ouvrir des droits financiers, les personnels des CAF privilégient un accompagnement social et humain, pour aider les personnes à rebondir (assistance pour les dossiers de demande de formation professionnelle, orientation vers des organismes de réinsertion, aide à la parentalité…). “ Malgré nos appels à l’aide, la situation ne s’améliore pas. Les CAF sont au bord de l’asphyxie. Il faut s’attaquer rapidement aux causes de la paupérisation et ne pas simplement coller des rustines ”, ajoute-t-il.