Points de vue sur l'actualité

Harcèlement au travail : une négociation à petit pas

Le patronat devait remettre la deuxième mouture de son projet de texte aux organisations syndicales avant la septième séance de négociation sur le harcèlement et la violence au travail du 2 mars. Or, ce n’est que le matin même de la négociation que la CFTC a reçu ce texte, comprenant plusieurs modifications par rapport au texte du 8 février. Les changements portent sur les incivilités, les violences faites aux femmes (politique de prévention et d’accompagnement dans les entreprises), la prévention (mesures pour prévenir le harcèlement, en renforçant le rôle des CHSCT, des services de santé au travail) et l’instauration de sanctions pour les harceleurs. Seule la CFTC a remis une contreproposition écrite et argumentée, dans laquelle elle a indiqué sa volonté de voir tous les partenaires sociaux lutter ensemble contre le harcèlement au travail, faute de quoi ce sont les tribunaux et le législateur qui se substitueront aux partenaires sociaux. La CFTC avait déjà proposé un projet d’accord, ainsi qu’une traduction plus adaptée que celle du MEDEF du texte européen sur le harcèlement et la violence au travail (“ manager ” se traduit par “ responsable hiérarchique” plutôt que par “cadre”, par exemple). La CFTC a dénoncé avec force le fait que les propositions du patronat ne reconnaissent pas qu’une organisation donnée du travail peut être génératrice par nature de harcèlement et de violence. “ C’est pourtant une évidence, souligne Joseph Thouvenel. D’ailleurs l'ensemble des experts que nous avons auditionnés est unanime sur ce point ”, poursuit le chef de file CFTC de la négociation. Prochaine séance, qui pourrait être conclusive, le 26 mars