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Retraite des infirmières : un report qui ne règle rien

Quelque 7 000 infirmières ont battu le pavé sous la pluie froide, ce 30 mars, à l’appel de quatre syndicats dont la CFTC, alors que devait débuter l’examen à l’Assemblée nationale du projet de loi sur la rénovation du dialogue social dans la Fonction publique. Le projet de loi contient un article controversé sur le report de l’âge de la retraite des infirmières à 55 ans, et constitue un premier test de la réforme des retraites avant l’heure. Un report au 7 avril a finalement été décidé en raison des 5 500 amendements déposés par le PS. L’article “30” soulève la colère des infirmières, personnels paramédicaux et syndicats qui y voient une attaque contre la “ pénibilité ” de leur métier et du droit de partir plus tôt en retraite. Il a été greffé au projet de loi initial, “car le gouvernement devait trouver un support législatif pour mettre la mesure en place ”, rappelle Bernard SAGEZ, président de la fédération CFTC Santé et sociaux. Les syndicats et salariés réclament son “ retrait pur et simple ”. En faisant miroiter 2 000 euros nets de plus par an (dans les meilleurs cas en fin de carrière) à celles qui choisiraient la retraite à partir de 60 ans, la ministre a mélangé reconnaissance LMD (Licence-maîtrise-doctorat), statut, salaire et retraite en omettant de tenir compte de la pénibilité du métier et sa possibilité de partir à 55 ans. “ Cet article est une entorse aux futures négociations sur la pénibilité et sur les retraites. Comment concevoir une reconnaissance du métier au niveau LMD en supprimant le caractère pénible de la profession ? C’est inacceptable ”, tonne Bernard SAGEZ qui craint que “ cela serve à faire la même chose aux autres personnels ”.