Points de vue sur l'actualité

Pour un printemps de la négociation

Certaines négociations ne parviennent pas à déboucher par manque de volonté, de franchise, de transparence.

La semaine dernière, j’évoquais le projet d’accord sur le harcèlement et la violence au travail auquel sont parvenues les organisations syndicales et patronales le 26 mars, suite à des négociations rondement menées. Malheureusement, je ne peux que regretter que l’esprit qui a animé les négociateurs de cet accord, ne souffle pas plus souvent. Certaines négociations ne parviennent pas à déboucher par manque de volonté, de franchise, de transparence : l’exemple le plus flagrant concerne la pénibilité, un sujet prévu par la loi Fillon d’août 2003 sur la réforme des retraites. Une vingtaine de séances de négociations et trois longues années de discussion n’ont pas permis de venir à bout des réticences d’un patronat qui s’arc-boute sur une conception désuète de la pénibilité au travail, et refuse tout compromis. Plus proche de nous, on trouve la négociation sur le partage des profits en trois tiers que le MEDEF, avec des arguments qui confinent à la mauvaise foi, refuse d’ouvrir depuis bientôt deux ans. Sur ces deux sujets, le président de la République menace de légiférer. D’autres négociations piétinent. Ce n’est pas le fait que l’on prenne du temps qui me pose problème : si les débats permettent d’aboutir à de bons accords, satisfaisants pour tous, pourquoi pas ! Mais le plus souvent ce qui bloque ce sont les postures idéologiques et l’absence d’ouverture. Ce qui fait défaut, c’est le refus de prendre en compte la solidarité et le bien commun. Ce qui prime, c’est la priorité accordée à la défense d’intérêts purement comptables. Le printemps de la négociation que nous appelons de nos vœux passe par un changement d’état d’esprit, un dialogue de qualité, exempt de toute arrière-pensée et qui se met au service du monde du travail.