Points de vue sur l'actualitéPauvreté : 1 personne sur 4 l’a côtoyéeEn début d’année, la CFTC avait exprimé ses inquiétudes quant à la paupérisation croissante de la société française. L’étude Revenus et patrimoine des ménages de l’INSEE rendue publique le 2 avril, vient confirmer les fondements de cette inquiétude. Elle explique les raisons de cette paupérisation et en précise les contours. L’Institut national de la Statistique, fixe le seuil de pauvreté, en France, à 900 euros par mois, soit à peine 60% du revenu médian. Or, entre 2003 et 2006, c’est près d’une personne sur quatre (22%) qui a connu au moins une année de pauvreté et une sur deux qui est restée pauvre quatre années d’affilée. Cette étude révèle que les événements familiaux, comme le décès d'un proche ou le départ d'un enfant du foyer, qui entraîne, de fait, la suppression de prestations familiales, constituent les premiers facteurs de basculement dans la pauvreté. À l'inverse, relève l'étude, l'arrivée d'un bébé “réduit le risque d'entrer dans la pauvreté”. Pour la CFTC, la paupérisation n’est pas une nouveauté. Au milieu des années 1980, on parlait des “ nouveaux pauvres ” et de la “ nouvelle pauvreté ”. Or, c’est à partir de cette époque que commence la baisse de la part des salaires dans la répartition de la valeur ajoutée et, ipso facto, l’augmentation de la part des profits. Par ailleurs, on peut dire que le système social français a servi d’amortisseur à la crise : la paupérisation serait encore pire si ces dispositifs étaient remis en cause. Or, certains accusent le système de protection sociale français fondé sur la solidarité de tous les maux et réclament davantage d’individualisation. Pour la retraite par exemple, selon la CFTC, il convient, au contraire, de renforcer le dispositif de répartition par une véritable stratégie salariale, une relance de l’activité économique, donc de l’emploi, et par l’élargissement de l’assiette de cotisation aux revenus du capital |