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Congé de maternité : accouchement difficile

Il y a des accouchements plus longs que d’autres. C’est le cas de l’harmonisation du congé de maternité, au sein des Vingt-sept de l’Union européenne, dont la nouvelle directive devrait enfin voir le jour, fin mars. La Commission européenne proposait, en octobre 2008, un congé de maternité minimal de 18 semaines (il varie de 14 à 52 semaines avec des conditions disparates). Mais un rapport du Parlement européen souhaitait aller plus loin avec un congé de 20 semaines payé à 100% du salaire durant les 6 premières semaines (le reste à 85%). Ce rapport présenté en mai 2009 par l’eurodéputée Edite ESTRELA (Portugal-PSE) préconisait aussi un congé de paternité payé de 2 semaines, mais les eurodéputés conservateurs ont voté contre cette mesure, en juin. Enfin, la nouvelle Commission du droit des femmes et de l’égalité des genres a validé, en février dernier, une nouvelle proposition de directive inspirée du rapport Estrela. Mais la gestation n’est pas finie car elle doit encore recevoir l’aval des eurodéputés en plénière, le 25 mars. Pour la CFTC il est grand temps que la durée du congé de maternité soit revue à la hausse, notamment pour permettre la conciliation des temps de vie. “Nous voulons, dans l’esprit du rapport Estrela, une vraie politique familiale européenne ”, rappelle Joseph THOUVENEL, secrétaire général adjoint chargé de l’Europe et l’international. La proposition de directive offre une avancée car elle ouvre droit au congé des travailleuses indépendantes, des pères (2 semaines payées), à un congé d’adoption. Le projet veut protéger les mères pour qu’elles préservent un poste équivalent et de même salaire qu’avant leur maternité. Tout cela concorde à faire en sorte que l’Europe, dont la population est vieillissante, puisse envisager l’avenir plus sereinement. Pourtant, “ dans son rapport Europe 2020 : Une stratégie de croissance intelligente, durable et inclusive rendu public le 3 mars, le président de la Commission européenne, José Manuel BARROSO n’a pas glissé un mot sur une politique familiale dynamique ”, s’insurge Joseph THOUVENEL.