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Bridgestone : produire plus pour gagner plus

Il y a des négociations salariales qui débutent mal. Bridgestone à Béthune, qui fait partie de la multinationale japonaise du pneu, a enregistré des bénéfices nets de 4,8 millions d’euros en 2009, sans doute peu dans un tel marché, mais de là à dire aux 1 300 salariés qu’ils n’auront même pas droit à l’indexation sur l’IPC (1,2%). En réunion préparatoire, puis en négociation sur les salaires”, le 24 février, la direction a refusé de négocier. Devant cette impasse, l’intersyndicale menée par la CFTC a appelé à faire grève, les 25 et 26. “ La direction nous compare sur les coûts de production avec les autres usines européennes du groupe. Et on nous dit que nous sommes les plus chers ”, explique le délégué syndical, Christian ANTONIEWICZ. La direction fait aussi valoir une perte de 30% des parts de marché pour les usines européennes suite à l’implantation massive de sites de production en Asie. Mais pour l’heure l’usine de Béthune fonctionne 24h/24, 350 jours par an avec un volume annuel d’environ 8 millions de pneus. “Nous les avions prévenus de ne pas arriver les mains vides ”, avertit le militant. Lors de la reprise du travail, la direction a avancé un timide protocole d’accord de 0,3% d’augmentation collective, une prime de 60 euros liée à l’augmentation de la production et une prime d’assiduité passant de 70 à 155 euros au 2e trimestre. “ Tous les syndicats ont refusé de signer cet accord, tonne le délégué, mais l’accord s’appliquera tout de même”. La CFTC prépare déjà la suite, et surtout les élections des 27 et 29 avril où elle espère devenir majoritaire.