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Ménages surendettés : l’ONPES sonne l’alarme

Le surendettement des ménages a bondi de 15% en un an. L’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) sonne l’alerte dans son rapport rendu public le 25 février. Cette nouvelle alerte retentit à quelques semaines de la présentation du projet de loi sur le crédit à la consommation et de la transposition de la directive européenne qui doit être effective le 12 mai. Dans son sixième rapport, Bilan de dix ans d’observation de la pauvreté et de l’exclusion sociale (…), l’ONPES signale le “surendettement des ménages ” comme l’un des “ principaux canaux par lesquels la crise se diffuse ”. En 2009, les dépôts de dossiers ont en effet augmenté de 15% et, en septembre 2009, 744 000 ménages étaient officiellement en situation de surendettement. L’organisme souligne aussi que “ l’endettement moyen par dossier à augmenté, passant de 38 847 à 41 700 euros” entre janvier et septembre 2009. Parallèlement, entre janvier et juin 2009, la production de crédit à la consommation a chuté de 16%, de 11% pour les crédits renouvelables (dits “revolving”) et de 27,5% pour les prêts personnels. Cela reflète sans doute une situation économique dégradée même si l’ONPES déplore le manque d’informations permettant d’analyser les causes de cette chute. Le projet de loi portant réforme du crédit à la consommation prévoit notamment l’obligation pour le prêteur d’évaluer la solvabilité de l’emprunteur. Cela aura sans doute comme effet de diminuer le nombre de cas de surendettement attribuables aux crédits revolving. Mais pour Gabrielle Simon, première vice-présidente de la CFTC, cette réforme ne va pas assez loin, entre autres car elle ne s’attaque pas à cette forme de crédit. “ Faute de ressources suffisantes, des ménages sont contraints d’emprunter pour vivre dignement ”, rappelle-t-elle. Avec un taux d’intérêt souvent proche de l’usure (20,7% selon la loi), ces crédits créent une spirale infernale et sont l’une des premières causes d'endettement des ménages.