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Chômeurs en fin de droits : bataille de chiffres infructueuse

Les partenaires sociaux, réunis le 5 mars pour établir un plan d’aide concerté pour les chômeurs en fin de droits, se sont enlisés dans une bataille de chiffres. Les syndicats semblent s’entendre sur 360 000 “ fins de droits ” mais le secrétariat d’État à l'Emploi retient celui de 145 000. Chiffre qu’il a lancé en réunion tripartite qui s’est tenue à Bercy. “ C’était une véritable bataille de chiffres ”, a déploré la première vice-présidente de la CFTC, Gabrielle SIMON. “ Nous reportons encore une fois la mise en place de mesures opérationnelles” s’est-elle alertée à l’issue de la rencontre qui devait définir les mesures effectives d’ici fin mars. Le secrétariat d’État à l'Emploi a imposé en prémisse à toute discussion sur les mesures concrètes, l’obligation de statuer sur la population concernée. Ce chiffre de 145 000 résulte d’un calcul qui consiste à soustraire les chômeurs qui sont en couple avec un conjoint mal payé, qui pourraient percevoir le RSA. Il y a aussi 15 000 jeunes admissibles au RSA-jeune au 1er juillet qui n’ont pas été comptabilisés. Pour le ministère, seuls les chômeurs de longue durée (plus d’un an) feraient l’objet de mesures de soutien. En redéfinissant les “ fins de droits” pour en soustraire le plus grand nombre possible, le gouvernement cherche à minimiser le coût sur cette mesure. Malgré l’urgence et le taux de chômage qui continue sa lancée, le bureau de Laurent WAUQUIEZ a voulu gagner du temps jusqu’au lendemain des élections… À ce jour, seul un cofinancement des mesures par l'Unedic et l'État est établi. Un consensus se dégage autour de “formations rémunérées” pour accompagner le retour à l’emploi. Mais la CFTC qui défend la prolongation de l’allocation chômage lors de formations qualifiantes qui mènent à des emplois identifiés et décents, déplore que les discussions tournent autour d’un soutien sur la base du RSA. “Cela ne résoudra pas dignement le problème de ces chômeurs sans ressource ”, fait valoir Gabrielle SIMON.