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Industrie : le président veut donner une impulsion, les entreprises suivront-elles ?

La CFTC approuve la volonté du Président de la République de donner enfin une nouvelle impulsion à l’industrie française.

La CFTC se réjouit également de voir retenu par Nicolas Sarkozy un certain nombre des propositions qu’elle avait émise lors des États Généraux de l'Industrie telles que:

  • Une étude approfondie sur les exonérations de charges dans le but de redéployer les aides de l’État au profit des secteurs qui auront à affronter la concurrence internationale;
  • La mise en place d’une Conférence Nationale de l’Industrie se tenant régulièrement, afin d’avoir un suivi des États généraux;
  • La création de comités stratégiques de réflexion par filière;
  • La volonté de changer la relation donneur d’ordre/sous-traitant afin d’en faire un vrai partenariat;
  • L’ambition de peser sur l’Union Européenne afin d’avoir une véritable politique industrielle européenne, notamment en supprimant cette aberration qu’est l’interdiction pour l’Europe de soutenir ses exportateurs.
  • Réviser de fond en comble les règles de concurrence que nous impose l’Europe au détriment de notre développement industriel.
  • Créer un lien fort entre l’industrie et l’enseignement afin de faire connaître et revaloriser les métiers industriels vis-à-vis des jeunes et des enseignants.
  • La mobilisation de l’épargne des français pour financer notre industrie ;
  • La volonté de continuer à soutenir l’innovation notamment dans les PME.

La CFTC soutient également l’initiative de Nicolas SARKOZY pour un nouveau Bretton Woods afin de repenser le système monétaire international.

Cependant, la CFTC regrette que la vision stratégique du Président n’ait pas pris en compte le problème du non-respect des normes fondamentales protégeant les salariés, et de la concurrence déloyale qui en est la conséquence.

Si le Président a, à juste titre, abordé le problème écologique et la nécessité d’équilibrer les échanges en taxant les importations des pays qui ne respectent pas les normes environnementales, il serait encore plus juste et nécessaire de taxer les pays pour qui la main d’œuvre n’est que taillable et corvéable à merci.

Si la CFTC comprend l’intérêt de revaloriser la marque «France», elle craint qu’une politique étroitement nationale de «Made in France» ne nous empêche d’obtenir le soutien de nombre de partenaires européens, eu égard à la volonté affichée par le Président de la République de développer une politique industrielle européenne.

La CFTC regrette par ailleurs que le Président de la République n’ait pas évoqué l’intérêt que présente une Gestion Prévisionnelle de l’Emploi Industriel.

Pour la CFTC, si l’État a un rôle majeur à jouer, il reste très concrètement aux entreprises à s’organiser efficacement par filières et à substituer l’esprit de coopération aux pratiques actuelles.