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Cegelec : rupture de courant

La multinationale Cegelec (électricité, climatisation, plomberie) qui compte 11 500 employés en France sur 41 sites, a eu la mauvaise idée de diminuer les indemnités de petits déplacements (IPD), primes qui couvrent les frais de transport, de trajet et repas pour les personnels de chantiers. “ Ça fait mal parce que c’est une perte qui va jusqu’à 20% de pouvoir d’achat pour ceux qui gagnent le moins ”, précise le délégué syndical central, Rolland SABATIER. La mesure a provoqué un court-circuit, notamment à Nanterre et Choisy-le-Roi, alors que 70 à 80% des salariés touchés par cette mesure font grève deux heures par jour depuis le 15 février. “ C’est assez pour créer du trouble dans l’entreprise et ça atténue l’impact financier pour les salariés ”, indique celui qui est aussi secrétaire général du syndicat départemental Bâti-Mat-TP CFTC 92. La diminution des IPD intervient après une série de coups durs survenus depuis huit ans. La CFTC, majoritaire à Nanterre, se bat pour ces travailleurs face aux autres syndicats qui ont signé en 2002 un advenant à la convention collective des travaux publics. Cet avenant a fait en sorte de supprimer les prime de fin d’année (PFA) pour 34% des salariés, dénonce Rolland SABATIER. La direction a réussi à faire en sorte que cette PFA, sorte de “petit 13e mois”, soit calculée dans le salaire. Ainsi pour bon nombre de salariés qui sont aux minimas des grilles et qui gagnent à peine 1 000 euros nets par mois, cela a permis à la direction de ne payer que 93% du salaire mensuel initial. “ Ils partent en retraite avec 900 euros par mois ” précise encore le militant. Après quelques jours de trêve, la grève se poursuit à compter du 8 mars. Et les négociations sur les IPD reprendront le 15 mars. Pourvu que le courant passe