Points de vue sur l'actualité

Pas de catastrophisme

La relance passe par des négociations salariales dans les entreprises mais aussi, à l’échelon national, par des mesures en faveur de l’emploi.

Les faits sont là : ils prouvent que les conséquences sociales de la crise financière continuent de se faire sentir. Sur l’ensemble de l’année 2009, ce sont 400 000 emplois qui ont été détruits. Le nombre de plans sociaux a doublé. Fin janvier 2010, le chômage a poursuivi son ascension. Quant à la consommation, elle a chuté. Enfin, selon les dernières indications, ménages et entreprises ont le moral dans les chaussettes. Cela dit, il ne s’agit pas de sombrer dans le catastrophisme. Des signes de reprises existent : les banques, qui ont renoué avec le profit, sont de nouveau disposées à financer l’économie. Encore faut-il que les entreprises cessent de repousser à plus tard leurs projets d’investissement et que les ménages ne privilégient pas seulement que l’épargne. Pour cela, un signal clair doit être lancé : la relance par l’investissement défendue par le gouvernement doit être complétée par des mesures destinées à soutenir la consommation. Cela passe par une relance des négociations salariales dans les entreprises, mais aussi, à l’échelon national, par des mesures en faveur de l’emploi, notamment des jeunes, des seniors, des femmes. Cela passe aussi par l'adoption d'un dispositif spécifique permettant aux chômeurs en fin de droits de retrouver un emploi durable et de qualité. Nous comptons sur le prochain Sommet social d’avril que le président de la République doit réunir pour dresser le bilan des mesures prises en 2009. Certaines, revendiquées par la CFTC, ont fait preuve de leur efficacité, comme la prime exceptionnelle de 150 euros en faveur des familles défavorisées. Il faudra les reconduire. D’autres devront être améliorées, je pense au Contrat de transition professionnelle ou à la convention de reclassement personnalisée. Le pire serait qu’il n’en ressorte rien. La France risquerait alors de tomber dans la spirale infernale dans laquelle sont précipitées la Grèce et l’Espagne. Consciente de la gravité de la situation, la CFTC sera force de proposition.