Points de vue sur l'actualité

Une mobilisation prématurée

La CFTC ne participera donc pas à la mobilisation intersyndicale du 23 mars 2010. Ainsi en a décidé le Conseil confédéral réuni à Paris les 17 et 18 février. Si nous partageons les préoccupations de l'intersyndicale en matière d'emploi et de pouvoir d'achat, nous estimons qu'il est prématuré d'appeler à la mobilisation alors que le 15 février le président de la République a ouvert des chantiers et présenté des propositions, notamment en faveur des demandeurs d'emploi en fin de droits ou du partage du profit, alors que des négociations sont en cours qui n'ont pas encore abouti et que des avancées sont encore possibles, alors que le gouvernement, les confédérations syndicales et les organisations patronales devraient se revoir en avril pour faire le point sur les mesures prises depuis un an pour lutter contre les conséquences sociales de la crise. Si les réponses ne sont pas à la hauteur des inquiétudes des salariés, nous saurons, le moment venu, prendre nos responsabilités. Pour ce qui concerne les retraites, force est de constater que des désaccords existent au sein de l'intersyndicale entre une organisation favorable à une réforme systémique et une autre partisane du statu quo. Demander de s'unir derrière une même banderole, alors que les approches diffèrent, nous semble relever de la gageure. Surtout que, là encore, une mobilisation immédiate n'est pas justifiée. Rien ne semble bouclé, et même si le chef de l'État privilégie l'augmentation de la durée de cotisation, il n'a fermé aucune porte. On peut juste regretter que le dossier soit mis en veilleuse jusqu'à la mi-avril du fait, notamment, des élections régionales, nous faisant perdre un précieux mois de débat. Malgré tout, on peut compter sur la CFTC pour rappeler que les retraites sont d'abord liées au projet de société que nous voulons, et pour montrer que nous restons une force de proposition écoutée : en témoigne la déclaration de Laurent Wauquiez, reconnaissant en public que l'allocation équivalent retraite (AER) a été reconduite pour un an à la demande de la CFTC