Points de vue sur l'actualité

Une question de société

La CFTC aurait souhaité que la question des retraites soit abordée sous l’angle du projet de société.

Nous sommes ressortis du Sommet social réuni à l’Élysée par le président de la République le 15 février avec deux certitudes. Primo, tout le monde est d’accord pour sauver les retraites même si, concernant les modalités et la méthode, les avis divergent. Secundo, nous savons désormais que la concertation durera quatre mois entre avril et août. Un délai serré quand on se souvient qu’en 2003, six mois n’avaient pas été de trop pour aboutir à un texte imparfait. Quelques semaines de plus auraient permis d’éviter certains écueils sur lesquels nous avons butté par la suite, notamment les carrières longues et la pénibilité. C’est la raison pour laquelle la CFTC avait refusé de signer le relevé de conclusion. Les travailleurs peuvent avoir la garantie que la CFTC fera tout pour aboutir à un texte acceptable. Elle aurait cependant souhaité que la question des retraites soit abordée sous l’angle du projet de société, et non sous les seuls aspects comptable, arithmétique et technique. Il ne suffit pas uniquement de bouger tel ou tel curseur pour sauver le système ni d’allonger la durée de cotisation, de baisser le niveau des pensions ou d’augmenter les cotisations pour penser que l’on aura durablement résolu le problème des ressources. À la CFTC, nous estimons qu’il faut d’abord définir le modèle de société que l’on veut mettre en place. Une fois ce cadre élaboré, il sera temps d’envisager toutes les mesures qui nous permettront d’atteindre cet objectif : c’est le seul moyen de répondre aux attentes du monde du travail et de mettre en place un système durable, responsable et équitable. Ce ne semble pas être la voie vers laquelle se dirigent nos interlocuteurs, mais nous ne désespérons pas de les rallier à notre cause. Si cette méthode – qui peux s’appliquer aussi à la pénibilité et à la dépendance – n’est pas retenue, je crains que nous soyons obligés, dans quelques années, de remettre l’ouvrage sur le métier.