Points de vue sur l'actualité

Chômeurs en faim de droits

Qu’adviendra-t-il du million de chômeurs en fin de droits ? Poser la question c’est dire toute l’urgence de trouver une solution pour leur éviter de glisser dans la misère. Si les partenaires sociaux ont conscience qu’il faut une solution transitoire pour ces chômeurs, la CFTC a pris position de manière très concrète sur ce qui peut (et doit) être fait. “Nous proposons que les emplois disponibles et non satisfaits soient clairement identifiés et répondent à des conditions de travail et des salaires décents. Les chômeurs dont la période d’indemnisation se termine pourraient se voir proposer des formations qualifiantes dans le cadre d’une CRP* ou d’un CTP** aménagé, afin d’acquérir les compétences manquantes pour occuper ces emplois” explique la 1ère vice-présidente, Gabrielle Simon, en charge des négociations, de l'emploi, des rémunérations et du droit social. “Ce doit être une proposition et non une obligation pour ces chômeurs”, précise-t-elle. Il faudrait aussi, selon la CFTC, assouplir “de manière temporaire” les conditions de l’ASS***. La Confédération prône un co-financement équitablement partagé entre l’Assurance-chômage, l’Etat, les collectivités territoriales, et les fonds de la formation. Mais le chef de l’Etat a louvoyé lors de son intervention télévisée du 25 janvier affirmant d’abord : “Personne ne sera laissé sur le bord de la route”. Puis quelques instants plus tard : “La France a besoin de croissance, d'emploi (…). Pas d'assistanat ou de prolonger l'indemnisation chômage pendant trois mois”. Alors qu’adviendra-t-il ? Le groupe de travail sur le sujet, créé dans le cadre des négociations sur la Gestion sociale des conséquences de la crise économique, se réunit de nouveau ce vendredi 5 février au Medef. Et le Président a aussi promis d’aborder le sujet le 15 février avec les partenaires sociaux. D’ici là les chômeurs en “faim” de droits ne peuvent qu’espérer. La CFTC ne les oublie pas et fera tout ce qu’elle peut pour les aider à rebondir.