Points de vue sur l'actualité

Hôpitaux et personnels sous perfusion

Après un an de mobilisation intersyndicale continue à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (APHP), de grèves dans les urgences et chez les médecins, de manifestations, les personnels médicaux et non médicaux sont à bout à souffle face au plan d'économie de 350 millions d'euros à réaliser d'ici 2012. Ce plan prévoit la restructuration de 37 hôpitaux en 11 groupes hospitaliers. De quoi infliger un véritable traumatisme et des séquelles permanentes si cette opération n'est pas bien réalisée. En 2010, c'est 1 150 équivalents temps plein (ETP) en moins, après une année 2009 qui aura fait disparaître 700 autres ETP (environ 1 000 personnes) des services de l'AP-HP. “Tout est fait à marche forcée, à contre-sens, dénonce la secrétaire générale du syndicat AP-HP CFTC, Martine Hedreul-Vittet. Il y a aussi beaucoup de tension chez les personnels administratifs que l'on souhaite faire disparaître le plus possible”, ajoute la militante qui dit n'avoir rien connu de tel depuis son arrivée aux hôpitaux de Paris, en 1973. Alors que les fêtes de fin d'année annoncent encore leur afflux de nouveaux malades et que la lutte contre la grippe A (H1N1) demande un surcroît de travail, les services des hôpitaux de Paris semblent au bord de la rupture. À tel point qu'une réunion du CHSCT central, le 11 décembre, devant mettre en place un plan de prévention des suicides, s'est transformé en dénonciation collective du plan d'économie et du manque de moyens pour faire face à l'étendue des besoins. Le 15 décembre à 18 heures, une assemblée générale de tous les personnels est organisée à la Pitié-Salpêtrière pour faire le point sur la situation et sur les actions à venir. Une mobilisation est prévue le 18, devant le siège de l'AP-HP.