Points de vue sur l'actualité

Transformation de La Poste en SA : service public allégé en vue

Le 15 décembre 2009, c'est au tour de l'Assemblée nationale d'examiner le projet de loi réformant le statut de La Poste en SA, après un premier passage au Sénat. Une mobilisation, à l'appel du Comité national contre la privatisation de La Poste, à laquelle s'est jointe la CFTC, est organisée le jour même à 18 heures devant le palais Bourbon. Au programme, une action symbolique : les bordereaux des 2,3 millions de signatures de la votation citoyenne du 3 octobre dernier seront apportés aux députés. Les sénateurs, eux, ont déjà donné leur approbation au texte lors d'une journée de novembre (le 10) très agitée par la présence de ce même comité. Plus de 600 amendements avaient été obtenus, vite balayés par la majorité gouvernementale. Depuis l'annonce de la réforme en 2008, les nombreuses actions de mobilisation n'ont de cesse d'alerter l'opinion publique et les élus locaux sur les conséquences de la transformation du service public pour les usagers et les postiers. Lettre aux sénateurs, vote citoyen, campagne demandant au chef de l'État d'ouvrir un débat public et un référendum sur la question. Pour calmer les opposants au texte, le ministre de l'Industrie, a de nouveau ressorti la même petite phrase, à quelques détails près, que celle qu'il avait prononcée pendant l'examen du texte au Sénat. Christian Estrosi se veut rassurant, il rappelle en substance que dans le projet de loi est inscrit noir que La Poste est “ un service public à caractère national ” et que “ les quatre grandes missions de service public, même après transformation en SA ” sont bien maintenues. Ce qui revient à (re)dire que La Poste deviendrait ainsi non-privatisable, sauf à supprimer ces mentions du texte. Pour Anne Chatain, secrétaire nationale CFTC La Poste “ Les zones d'ombre demeurent.” Le projet de loi qui prévoit la transformation de La Poste en SA à capitaux publics au 1er janvier 2010 ne sera finalement effective qu'au 1er mars compte tenu de la longueur et de la virulence des débats.