Points de vue sur l'actualité

Grand emprunt : 35 milliards, cinq priorités d'avenir

Tout le monde attendait les arbitrages de Nicolas Sarkozy sur le grand emprunt. Sa décision est intervenue sans surprise à la date annoncée, le 14 décembre. La réaction de la CFTC. La CFTC ne peut, d'abord, que souscrire aux cinq “ priorités d'avenir ” fixées par le président de la République dans le cadre du grand emprunt qui sera lancé au début 2010. Les chantiers retenus, à savoir l'enseignement supérieur et la formation (aux 11 milliards d'euros de dotations sur les 35 milliards), la recherche (8 milliards), l'industrie et les PME (6,5 milliards), le numérique (4,5 milliards) et enfin le développement durable (5 milliards), permettront de créer des emplois sur le moyen et le long terme. La CFTC regrette, toutefois, que le grand emprunt ne vienne pas en complément d'un plan de relance, qui tarde à pallier la destruction massive d'emplois. L'étude TNS-Sofres pour La Croix rendue publique le jour de l'annonce des arbitrages de Nicolas Sarkozy montre précisément que le chômage redevient en 2009 le principal souci des Français, “ après avoir cédé le pas au pouvoir d'achat mi-2008 ”. Compte tenu de cette priorité que constitue l'emploi pour nos concitoyens, la CFTC s'interroge sur le sens d'organiser, dès janvier 2010, – comme le souhaite le président de la République – une conférence réunissant l'État, les collectivités territoriales et les organismes sociaux pour définir une méthode visant à “ sortir de la spirale des déficits et de l'endettement ”. Pour la CFTC, l'État doit assumer la politique active de déficit budgétaire qu'il mène depuis le début de la crise et cesser de parler de la dette comme s'il s'agissait d'une maladie honteuse. Car sans le déficit, la situation de l'emploi serait pire encore.