Points de vue sur l'actualité

Amer constat

La rupture tant attendue n'a pas eu lieu. Et les injustices persistent.

Combien faudra-t-il écrire de rapports, réaliser d'études, mener d'enquêtes, réunir de commissions avant que les pouvoirs publics prennent conscience de l'extension de la pauvreté dans notre pays, en relation avec la crise, et s'attaquent véritablement aux racines du mal ? Telle est la question que l'on doit se poser à la lecture du bilan social de la France publié, la semaine dernière, par l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) qui vient renforcer le constat dressé il y a une quinzaine de jours par le Secours catholique, lequel confirmait les différentes études rendues publiques ces derniers temps par le Conseil d'analyse stratégique (CAS), l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ou le Bureau international du Travail (BIT), et les constats que nos militants font tous les jours sur le terrain. Ainsi, en 2008, on a assisté à une progression sans précédent du chômage et à un ralentissement des salaires. Dans le même temps, les écarts de revenus ont augmenté. Et ce n'est pas fini : “ les perspectives à court terme sont médiocres ”, prévient l'Insee. Alors que le président de la République arrive à mi-mandat, on peut s'interroger, compte tenu de ces résultats, sur l'efficacité de la politique économique qu'il mène. La rupture tant attendue n'a pas eu lieu. Et les injustices persistent : d'un côté, on fiscalise les indemnités journalières, mais, d'un autre côté, on refuse de revenir sur le bouclier fiscal… Face à la situation, la CFTC demande qu'on en finisse avec les paroles et qu'on passe aux actes. Si tout le monde est d'accord sur le constat, il est de notre responsabilité de se donner les moyens d'inverser la tendance et de faire de la lutte contre la précarité, de l'amélioration de l'emploi et de l'augmentation des salaires, autant de priorités d'action. Le gouvernement dispose de trente mois, avant la prochaine élection présidentielle pour mettre en œuvre une véritable politique de rupture et, ainsi, relancer l'ascenseur social.