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Travail illégal /Sans-papiers : pour la CFTC, il ne faut pas tout mélanger

Xavier Darcos a présenté une série de mesures pour lutter contre le travail illégal non déclaré. Si la CFTC souscrit, dans son principe, à la poursuite et l'amplification des contrôles, voire des sanctions, elle souhaite qu'il n'y ait pas de confusion avec le travail des salariés sans-papiers. Un débat approfondi, qui prend en compte à la fois les aspects inacceptables des pratiques de certaines entreprises et la gravité des situations de salariés exploités parce que vulnérables, doit donc être mené. Fermer les entreprises concernées serait évidemment la plus mauvaise réponse puisqu'il y a d'autres salariés, en situation régulière, qui perdraient ainsi leur emploi. Et encore plus incompréhensibles en période de crise. Mais le comportement abusif des employeurs doit être sanctionné en tant que tel par des poursuites correctionnelles, comme dans toutes les pratiques de dissimulation du travail, et par une condamnation de l'employeur sur ses biens propres. La CFTC, lors de réunion de la commission nationale de lutte contre le travail illégal, qui s'est tenu la veille de l'annonce des mesures par Xavier Darcos, a demandé que davantage de moyens soient affectés à la lutte contre le travail illégal, et plus particulièrement dans les inspections du travail en manque d'effectifs, la mise en place d'une harmonisation des pratiques entre toutes les institutions concernées, ainsi qu'une meilleure coopération entre les différents corps de contrôle avec aussi les services de police et de gendarmerie, pour des contrôles plus ciblés et une lutte plus efficace. Quant aux salariés concernés, il convient de tenir le plus grand compte des souffrances endurées. Ils ont généralement vécu des parcours douloureux, de la misère dans le pays d'origine et de l'exploitation en France. C'est donc bien la résolution de leur problème et non la répression qui doit être priorisée.