Points de vue sur l'actualité

Chômage : les seniors, grands perdants de la crise

Le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A a augmenté de 2% en octobre sur un mois, et de 25% sur un an pour s'établir à 2,6 millions en métropole. Ces derniers chiffres confirment que l'optimisme concernant une possible sortie de crise n'est pas encore de rigueur. Les jeunes paient un lourd tribut à cette situation économique, mais les plus de 50 ans sont tout autant touchés (respectivement plus de 28,1% et 28,3% d'inscription au chômage en un an). Les jeunes, y compris ceux en contrat de professionnalisation, connaissent de grandes difficultés dans l'accès à l'emploi. Les demandeurs d'emploi de plus de 50 ans, eux, font face à un avenir encore plus incertain. Cette évolution ne donne-t-elle pas à penser que la crise, après un léger mieux, connaît de nouveau une inflexion à la baisse, lui donnant la configuration de “W” redoutée par certains économistes ? Cette situation appelle, en tous cas, à la plus grande détermination, à la fois des pouvoirs publics et des partenaires sociaux afin de favoriser le plus rapidement possible le retour à l'emploi de tous les salariés victimes de la crise, et de diminuer l'enlisement des demandeurs d'emploi dans le chômage. Pour sa part, la CFTC se battra avec la plus grande détermination dans le cadre de l'acte II de la négociation sur la gestion sociale des conséquences de la crise sur l'emploi. Actuellement, de nombreuses entreprises bouclent, dans la précipitation parfois, leur négociation sur l'emploi des seniors. La CFTC ne peut que dénoncer le faible engagement de trop nombreuses entreprises à l'égard du recrutement et du maintien dans l'emploi des salariés de plus 50 ans. La situation des seniors dans l'entreprise ne se réglera pas avec des accords alibi.