Points de vue sur l'actualité

La Locomotive : les salariés voient rouge

Le boulevard de Clichy dans le 18e arrondissement de la capitale est un peu plus agité qu'à son habitude. La décision du tribunal de commerce de Paris de rejeter le plan de continuation d'activité de la discothèque La Locomotive, préférant une reprise par Le Moulin Rouge, a été la cause de cette agitation. Tony et Darius Ahmadi, tous deux frères et délégués CFTC, au sein du collectif réunissant les cinquante salariés de la “Loco”, dénoncent des pressions de la part du propriétaire des murs… le Bal du Moulin Rouge. L'offre de reprise du collectif proposait la poursuite de l'activité de la discothèque tout en préservant l'ensemble des emplois de l'établissement. Mais cette proposition n'a visiblement pas retenu l'attention du tribunal. Celui-ci a préféré l'offre du Moulin rouge qui profite du malaise économique qui touche aussi de plein fouet le monde de la nuit pour récupérer à prix bradé l'établissement (1,2 million d'euros pour 2 500 m² en plein cœur de Paris !), et réalise ainsi une belle opération immobilière. Le célèbre cabaret parisien voulant à tout prix mettre la main sur la Loco pour transformer ce haut lieu de la nuit parisienne en musée du French cancan. Les salariés de la Loco en appellent au maire de Paris, au ministre de la Culture et même au président de la République. Le syndicat CFTC des employés du commerce et de l'industrie parisienne (SECI-CFTC) et le collectif des salariés, ont organisé une manifestation “ Sauvons La Loco ! Sauvons la nuit ! ” samedi dernier place Blanche, suivie en soirée d'un happening festif électro. Ce samedi 7 novembre l'opération est d'ailleurs renouvelée. En parallèle, une pétition lancée par des artistes et DJ's circule sur Internet pour rendre aux nuits parisiennes leurs lettres de noblesse.