Points de vue sur l'actualité

Égalité hommes / femmes : le débat relancé

La proposition de Jean-François Coppé d'instaurer des quotas de femmes (40%) dans les conseils d'administration des grandes entreprises – reprenant l'une des préconisations du rapport Grésy – repose la question de légiférer une nouvelle fois sur le sujet et de sanctionner les entreprises qui ne jouent pas le jeu. Car seules 5% d'entre elles ont respecté les termes de la loi 23 mars 2006 de conclure, avant le 31 décembre 2010, un accord sur l'égalité salariale. Les entreprises ne s'exposant, dans le cas contraire, à aucune mesure coercitive ni sanction financière. La crise qui est aussi passée par là n'a fait qu'aggraver le problème. Une récente étude du Forum économique mondial montre que l'inégalité hommes-femmes se creuse : baisse du taux d'activité des femmes et accroissement des écarts salariaux. La concertation sur l'égalité professionnelle prévue à l'agenda social, qui doit s'ouvrir le 6 novembre (après la remise par Xavier Darcos d'un texte d'orientation à la Commission nationale de la négociation collective), tentera d'imaginer des dispositions plus attractives et/ou contraignantes pour faire avancer la parité. D'ores et déjà, le ministre du Travail, qui n'y était pourtant pas favorable en septembre, a indiqué qu'une loi en 2010 pour réduire les écarts de rémunération et de représentation des femmes au sein des entreprises était en préparation. Celle-ci s'appuiera sur les travaux issus de la concertation des partenaires sociaux.

C'est dit ! “ Dans une société de droit, la CFTC ne peut que déplorer qu'il faille imposer des sanctions aux entreprises pour qu'une véritable politique d'égalité soit mise en place. Mais nous devons sortir des discours de bonnes intentions et rentrer dans la réalité. Sans un dispositif plus coercitif, les négociations restent à l'arrêt. Mais, ces sanctions ne doivent pas dédouaner les entreprises de leur responsabilité sociale ”, déclare Pascale Coton.